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3 novembre 2022 4 03 /11 /novembre /2022 18:10
70-40-30 - UNE 7ème DIAGONALE DES FOUS  AVEC MA FILLE - MERVEILLEUSE AVENTURE ET DES SOUVENIRS GRAVES POUR L'ETERNITE  70-40-30 - UNE 7ème DIAGONALE DES FOUS  AVEC MA FILLE - MERVEILLEUSE AVENTURE ET DES SOUVENIRS GRAVES POUR L'ETERNITE
70-40-30 - UNE 7ème DIAGONALE DES FOUS  AVEC MA FILLE - MERVEILLEUSE AVENTURE ET DES SOUVENIRS GRAVES POUR L'ETERNITE

GENESE DU PROJET :

70 ans, C'est moi

40 ans, C'est Céline

30 ans, C'est le 30ème anniversaire du Grand Raid

Samedi 23 octobre 2021 ; En 48h30, je bouclais ma 6ème Diagonale ; La dernière j'en étais sûr et certain, après une galère de près de 40h avec un genou en vrac , qui avait tourné dans les paturages  avant le poste du Nez de boeuf et à peine après 35km de course. En outre, j'avais perdu le podium M6 dans les 15 derniers km ; La rage !!!

J'avais donc prévu de lever le pied pour mes 70 ans et de repartir sur le Trail Bourbon et ses 109km ! C'était bon, je tenais mon engagement, mais à quelques heures de l'ouverture des inscriptions, un phénomène inattendu devait se produire auquel il m'était impossible de résister !

Une photo de Céline brandissant le maillot du Grand Raid avec un message laconique " Alors on se le fait cette année 😉  ??? " .

Aucune hésitation ; L'amour paternel d'un père  pour sa fille était le plus fort ! Adieu les bonnes résolutions ; Une nouvelle et merveilleuse  aventure se profilait !

Et pourtant, que d'incertitudes pour Céline  : Tirage au sort  -  Trail de qualification à réaliser après 4 ans sans aucune course (C'est gonflé !) Préparation progressive sans brûler les étapes pour éviter les blessures liées au surentraînement.

Trois  points positifs toutefois : Habiter au pied du massif du Dimitile et ses sentiers à fort dénivelé -Un courage, une volonté et un mental à toutes épreuves - Pouvoir compter sur son mari Clément pour l'épauler et gèrer les 3 enfants lors des entraînements, ainsi que l'accompagner sur des sorties longues en montagne.

Vue du Massif du Dimitile depuis la terrasse des  enfants

Vue du Massif du Dimitile depuis la terrasse des enfants

PREPARATION :

Dès janvier celle ci devait commencer pour l'un comme pour l'autre et s'avérer parfois compliquée. Alors que Céline montait progressivement en puissance pour son trail de qualification prévu en mars " Le Trail des 2 Rivières" à St Joseph, elle devait attraper un Covid musclé  8 jours avant l'épreuve !😁Après plus de 2 semaines à s'en remettre, elle se préparait à un trail de remplacement dont la distance fut réduite à quelques semaines 😁.

Obligée de repousser à nouveau, elle se rabattait début mai sur le "Trail de minuit" 56km et 3200mD+ en partie dans le Cirque de Mafate . Dernière chance de réaliser un trail à 85points avant les vacances en métropole. Mission accomplie avec brio puisqu'elle se classait 2ème M1  et 251ème au scratch sur 1300 partants  en 10h28'30". Sa préparation devait se poursuivre sans trop de problèmes avec quelques belles sorties montagneuse avec ses copines d'entraînement ; Renforcement musculaire  et beaucoup d'échanges à distance avec le papa !  A peine quelques petites alertes du tendon d'Achille savamment jugulées par les étirements et une réduction de la charge sur certaines séances. Pas toujours simple évidemment !

Mais à Poitiers, ce fut un peu plus compliqué pour moi ; Déchirure à la cuisse en janvier lors du relais des Garz'elles, heureusement vite réparée. Belles épreuves de préparation en mars/avril avec les trails des Monts de Blond, puis Trail des Citadelles en Ariège, avec 1ères places M7. Super stage club en mai au Sancy qui devait; malheureusement se conclure par une aponévrosite au pied gauche, suite à  l'utilisation de chaussures inadaptées. Plusieurs arrêts de courte durée conjugués avec des séances d'ondes de choc radiales, complétées par des ondes de chocs focales à Niort. 3 séances d'étirements de l'aponévrose par jour + balle de golf, etc....  jusqu'à mon départ pour la Réunion. Forfait bien sûr pour l'UTPMA en juin  et reprise progressive de l'entraînement en gérant la douleur, les étirements et  les soins. Une grosse sortie vélo de 80km par semaine compensait

Vallée de Chaudefour (Massif du Sancy)

l'allégement nécessaire  en course à pied. Mi août, week-end randonnée montagne avec Maryvonne

avec alternance de parties courues ; Fin août , participation au Trail des 6 Burons en relais avec Anne Marcenne ; 73km dont un relais de  41km et 1900m D+ pour moi afin de faire le point et retravailler le dénivelé. Super forme, donc de bon augure pour la suite.

Arrivé sur l'île fin septembre, 2 grosses sorties sur les sentiers de Mafate, essentiellement sur le parcours du Grand raid devaient encore me rassurer. Très belle sortie très rythmée de 2 jours avec Céline et un copain où je pus admirer ses talents de grimpeuse, 50km et 4600m D+ , puis une autres sortie de 3 jours plus cool  avec mon co équipier Greg Gras, son épouse Armelle et mon pote Gérard Racinne.  72km et 4000mD+, J'étais définitivement serein pour la suite.

Col du Taïbit - Vue du Cirque depuis Grand Place -Bassin à la Roche AncréeCol du Taïbit - Vue du Cirque depuis Grand Place -Bassin à la Roche Ancrée
Col du Taïbit - Vue du Cirque depuis Grand Place -Bassin à la Roche Ancrée

Col du Taïbit - Vue du Cirque depuis Grand Place -Bassin à la Roche Ancrée

JOUR J : DERNIERS REGLAGES ; ENTREE EN SAS

Mercredi matin ; Remise des dossards à ST Pierre ; Déjà une belle épreuve avec plus de 3h30 de patience pour passer les contrôles, vérification des sacs et du matériel obligatoire,  remise des dossards, puis des maillots de course, puis de stand en stand auprès des partenaires de l'organisation pour recevoir des petits cadeaux dont on n'a rien à faire, mais qui feront plaisir aux enfants. 

A cette remise des dossards, mauvaise surprise pour nous , Céline partira dans la vague 2 et moi dans la 3 , çà se complique pour partir ensembles !

Jeudi matin, peaufinage des sacs de courses, vérifier à

nouveau qu'il ne manque rien. Petite sieste après le repas et nous voilà prêts ! Vers 17h30 nous récupèrons Daphné une amie de course de Céline, puis Clément nous emmène au départ à St Pierre . Tout se passe bien, pas trop de circulation et  Clément peut nous déposer au plus près. Pas  d'embouteillage pour entrer dans la zone de départ, dépôt de nos sacs d'assistance, pointage de la puce et nous voilà dans l'enceinte. Nous trouvons de la place pour nous asseoir , qui sur les bancs, qui à terre sur des cartons apportés par Daphné . Céline retrouve ses copines d'équipe, moi je retrouve Greg, et des coureurs de Poitiers, Bruno, Manu, Benoît .Petites photos souvenirs avec les uns et les autres. Nous prenons notre petite barquette de pâtes que nous avions pris soin d'apporter, l'heure approche . Alors que Céline entre dans le sas 2, je retrouve mon vieux copain Rafion qui se prépare également! Un grand plaisir de le retrouver; juste le temps d'échanger quelques mots, de faire une photo et le voilà parti.

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JOUR J : LA COURSE :

Me voici dans le sas 3 au milieu de 500 autres coureurs vêtus comme moi  du tee-shirt traditionnel jaune et blanc ! Le sas 2 vient de s'élancer avec Céline. Nous partirons 10' plus trad et nous avons prévu de nous retrouver après 4 ou 5 km de course un peu avant "Bassin Plat" . Dès que çà montera, elle marchera jusqu'à ce que je la rejoigne, comme beaucoup d'ailleurs.

La tension monte, le speaker chauffe le peloton ; c’est l’heure de la  " Hola " et des bras levés ; la musique de départ  ajoute à la pression  qui monte à son paroxysme ! 10, 9,8,7,6,5,4,3,2,1 C’EST PARTI !!!

Crédit photo Gil Victoire

Nous nous élançons sur le front de mer dans une ambiance survoltée,  extraordinaire ; Des dizaines de milliers de spectateurs exultent, vocifèrent , acclament au son des percussions et des djumbés  sur plus de 3 km. Tout le long, les enfants tendent les mains pour recevoir une petite tape des coureurs. Il faut sacrifier à la tradition par ci par là ! Je privilégie les plus petits qui ont plus de mal à s'approcher, ils sont si heureux.

Une fois passé Terre Sainte, la route commence à s'élever, mais la foule nous acclame toujours. Nous sortons enfin de la ville pour traverser les premiers champs de cannes , le calme est revenu , je maintiens un rythme suffisant pour revenir assez vite sur Céline et ne pas trop la faire patienter. Comme convenu je la retrouve rapidement et nous voilà reparti. L'aventure commence vraiment pour nous deux.

Nous progressons toujours à travers les champs de cannes, mais à plusieurs reprises les arroseurs automatiques nous aspergent copieusement, c'est très désagréable. Je suis trempé et plus nous montons, plus j'ai le ventre glacé et rapidement mes intestins ne vont pas apprécier. Néanmoins, pour l'heure nous alternons les portions trottinées et les portions plus pentues marchées. Nous arrivons au 1er pointage à Ilet à Vidot 14,4km et 660mD+ en 1h44, tout va bien et nous ne nous arrétons pas , ayant largement assez d'eau sur nous. A présent nous évoluons sur des sentiers tortueux qui s’élèvent dans la forêt dans une procession de frontales. Quelques ralentissements mais rien de bien méchant ; puis le parcours habituel change car un propriétaire privé n'ayant pas renouvelé le droit de passage  sur son terrain nous le contournons par 7km de  route! A 3 reprises, je suis pris de crampes à la cuisse gauche ; cela m'arrive rarement et c'est une 1ère sur le Grand Raid. Heureusement je sais quels étirements pratiquer pour les stopper aussitôt et je prends aussitôt une pastille de sel. Ce sera la seule alerte musculaire sur cette Diagonale.

Après Notre dame de la paix, nous retrouvons le parcours en montagnes russes qui nous conduit jusqu au Parking du Nez de Boeuf. 7h27 de course : Le jour se lève et pour le moment nous sommes sur nos prévisions avec 4h d'avance sur les barrières horaires. Nous commençons la descente sur "Mare à Boue" une partie que j’aime bien sur un sentier basaltique où il ne faut surtout pas accrocher les chaussures sous peine de chute assurée sur la lave effilée.  Passage vers  "Piton textor "puis c’est la longue descente assez technique  d'abord sur les sentiers de lave, puis dans les sentiers d’alpages souvent bordés d'arums jusqu'au "Chalet des Pâtres" c'est très joli !

IL reste plusieurs km de piste bitumée pour rejoindre le ravitaillement et la bruine fait son apparition. C'est rageant car depuis des mois, il ne pleut pas sur l'île . Nous arrivons au poste de "Mare à Boue". Impossible de se poser pour manger quelques chose, tous les coureurs sont agglutinés sous les tivolis du ravitaillement, ce n'est d'ailleurs pas facile d'accéder pour nous faire servir. Nous arrivons finalement à dégoter 2 chaises pour avaler notre assiette de pâtes que nous avalons rapidement car le froid nous pénètre.

Après avoir fait le plein d'eau, nous repartons en direction de kérveguen par le très long  sentier qui monte au gîte du Piton des Neiges. Nous avons de la chance car le début du sentier n'est pas encore transformé en bourbier et notre progression est régulière. Progressivement nous arrivons sur la portion plus rocheuse, c'est un peu plus difficile mais plus agréable. De plus, sans virer au beau, le temps s'arrange ; Nous montons en une file régulière, moi devant, Céline dans mon sillage et toute la file derrière. Rares sont ceux qui doublent malgré l'invitation de Céline, le rythme convient à tous. Cette configuration se présentera 2 ou 3 fois sur la course, comme elle s'est souvent présentée sur

des éditions précédentes. 

Arrivés à Kérveguen, Céline complète sa réserve d'eau et nous continuons. Je me surprends à regretter de ne pas descendre directement sur Bras Sec comme les dernières années, mais il faut continuer la montée avec les rochers de plus en plus gros jusqu'à la croisée du Gîte du Piton des Neiges. La 2ème plus longue ascension est terminée et nous attaquons l'interminable descente par le Bloc. Une succession de marches plus ou moins rocheuses mais surtout bordées de rondins de bois et rendues glissantes, il faut être prudent. 

Gîte du Piton des Neiges

Céline, excellente grimpeuse subit un peu la descente, d'autant plus qu'elle commence à ressentir quelques douleurs musculaires, ce qui ne lui est jamais arrivé. Sans doute l'accumulation de début de course où l'on court beaucoup en côte suivie de la succession de portions plus ou moins techniques. De plus à ce moment de la course, elle arrive à son record de km parcourus ! Elle doute un peu, mais ce ne sera que légèrement passager. Arrivés au Bloc, nouvelle portion rajoutée avec la montée de La "Roche merveilleuse" et le "Plateau

des Chênes" . A part rajouter du dénivelé ;  Vraiment inintéressant !

Nous redescendons enfin sur Cilaos, encouragés par tous les passants et automobilistes. Soudain,

une voiture folle  fonce entre les petits groupes de coureurs et nous sommes obligés de serrer d'urgence le bas côté de la route. Interpellé par certains, le conducteur passablement alcoolisé hurle qu'il n'en a rien à foutre de la course. Cela aurait pu être dramatique !

Au milieu de la foule qui nous acclame , nous arrivons en vue du stade, 72km . Toute la famille nous attend à cet endroit ! Bien que n'étant pas fan des retrouvailles familiales en course qui peuvent générer du stress de part et d'autre, il faut reconnaître que c'est bien agréable. Petits échanges et petites photos et nous nous quittons déjà pour aller au pointage, nous nous retrouverons à la sortie. Nous sommes à 15h43 de course, un peu en retard sur nos prévisions, mais çà n'a plus d'importance, le principal est d'avancer et de profiter de ces moments d'exception !

Je persuade Céline de se faire masser pour enrayer sa petite alerte musculaire ; D'ailleurs j'en profiterai également, çà ne me fera pas de mal ! Nous passons au décrassage au jet d'eau et sommes pris en charge rapidement. Pour ma part, 2 jeunes kinés s'occupent de mes mollets et quadris. Ils me rentrent dans les chairs, je serre les dents et m'accroche à la table  ! Les brutes !!!

Nous quittons le staff médical ragaillardis, récupérons nos sacs d'assistance, faisons le plein d'eau et remplissons une barquette de pâtes  avant de rejoindre la famille à la sortie pour manger avec eux. Certes, nous perdons un peu de temps, mais c'est un tel bonheur pour les enfants de retrouver maman et papy , et puis nous sommes chouchoutés !

Après un peu plus d'une heure d'arrêt à Cilaos, et après avoir refait nos sacs, nous repartons donc

Eglise N D des Neiges à Cilaos

pour la 2ème grande partie du circuit dont la grande traversée du Cirque de Mafate. C'est parti pour "Cascade Bras Rouge" Un beau morceau avec des marches à n'en plus finir , çà descend, çà monte, redescend, remonte. Heureusement, nous sommes sur un versant relativement à l'ombre l'après midi et çà passe bien ;  Vers 16h14, nous arrivons au "Pied du Taïbit. Petit arrêt assez bref, juste pour compléter l'eau, picorer quelques bricoles et nous repartons aussitôt pour tenter d'arriver à Marla,  avant la nuit. La montée du Taïbit se fait régulièrement, nous n'arrêtons pas à l"Ilet aux Salazes" réputé pour la fameuse tisane, que nous avons testé bien souvent lors de recos. Trop de monde ! En

Col du Taïbit

moins de 2heures nous sommes au sommet. Nous quittons le Cirque de Cilaos pour celui de Mafate pour une descente rapide sur Marla où nous arrivons vers 18h40, juste avant la nuit. Comme je ressens le besoin de dormir, nous avons prévu d'arrêter une trentaine de minutes, s'il y a de la place sous le tivoli dédié au repos. La chance, c'est bondé mais  le responsable du lieu nous trouve une couverture pour nous allonger côte à côte avec le luxe d'une polaire pour nous couvrir. Céline s'endort en quelques secondes tandis que je mets un bon 1/4 d'heure à trouver le sommeil. Et dire que c'est moi qui voulait dormir ! Enfin, ce petit temps de repos nous aura au moins reposé, mais nous sommes gelés au réveil . Une bonne tasse de soupe nous réchauffe et nous repartons à l'assaut de la "Plaine des Tamarins", toujours aussi fantasmagorique la nuit ; C'est impressionnant ! la montée se poursuit jusqu'au "Col des Boeufs" , je peine un peu, contrairement à Céline toujours à l'aise en montée. Au sommet nous quittons momentanément "Mafate" pour entre dans le "Cirque de Salazie" avec le climat qui va avec ! Vent, fine pluie, brouillard ! Le cheminement vers la "Plaine des Merles" est assez désagréable avec ces conditions;  J'aurais tendance à vouloir accélerer un peu, mais à son tour Céline marque le pas et visiblement ne semble pas pouvoir courir. Dans le brouillard avec les frontales, ce n'est pas facile de rester au contact, mais enfin nous arrivons au ravitaillement , un peu de soupe nous réchauffe et nous repartons par un sentier étroit où nous pataugeons dans la  boue et glissons sans arrêt. Il faut être prudent mais c'est usant . En 50' nous arrivons au "Sentier Scout". La descente jusqu'à "la Plaque, souvent sur un sentier boueux dans la 1ère partie sera interminable. Des coureurs dorment un peu partout, enveloppés dans leur couverture de survie. Avant de remonter sur "Ilet à Bourse", nous nous reposons 10' puis nous repartons rapidement par la courte mais très rude montée jusqu'à l'Ilet.  Nous aurions aimé dormir une seconde fois, mais pas de place et vu le froid, nous n'avons pas envie de dormir comme beaucoup en plein air , nous poursuivons donc jusqu'à "Grand Place" et grand bien nous a pris car 2 places se libèrent au tivoli dortoir. Nous avons droit à 25' , mais c'est le grand luxe, nous avons droit à un lit de camp avec couverture. De plus le bénévole nous réveille lui même ! Cette fois, je m'endors rapidement, tout comme Céline. C'est difficile de quitter ce petit nid douillet et nous allons aussitôt au ravitaillement, bol de soupe et quelques petites bricoles. Céline n'en peut plus de la soupe contrairement à moi. Au moment de repartir, j'ai le plaisir de croiser "Manu" qui vient d'arriver, nous échangeons quelques mots et je lui conseille de dormir un peu avant la longue et rude montée de la "Roche Ancrée" jusqu'à "Roche Plate". Comme nous ne nous recroiserons pas, je ne sais pas s'ils ont pu dormir avec Benoit. Pour nous , ce repos s'avérera salvateur.

Bassin de la Roche Ancrée

Bassin de la Roche Ancrée

C'est parti pour un gros morceau ; Descente très abrupte et très raide vers la 'Roche Ancrée", le sentier déjà très étroit est très humide, la moindre chute serait fatale . Néanmoins, nous progressons régulièrement mais en bas, nouvelle surprise. Contrairement à la reco d'il y a 15 jours, la traversée de la rivière est épique, il faut  trouver son passage et vraiment sauter de rocher en rocher avec de l'élan et à la moindre réception, c'est le bain de pied assuré. Heureusement nous sommes seuls à ce moment et c'est plus facile.  Derrière nous une longue file de coureurs approche, ce sera un peu la cohue pour eux.

Le jour pointe alors que nous débutons la montée et çà devient plus agréable malgré la succession de marches plus ou moins hautes  qui se succèdent par centaines. Le soleil éclaire tous les remparts qui nous entourent, dont le Maïdo en face de nous,  c'est splendide . Nous progressons régulièrement et à son tour Céline m'attend comme dans toutes les côtes , contrairement aux  descentes où c'est l'inverse. Un juste équilibre ;  Sauf que dans ces côtes à marches très hautes, je m'épuise plus vite.

Arrivés à Roche Plate, il reste 40' pour monter au Plateau de Serres pour le ravitaillement, comme l'année dernière, celui ci ne pouvant se passer à l"école, fermée à cause des risque d'éboulement depuis l'incendie du Maïdo en  2020. Cette dernière partie très rocheuse est exigeante, mais nous ne sommes plus à çà prêt. Comme nous ne sommes plus sous la pression de notre tableau de marche, nous prenons le temps, sans traîner bien sûr, de grignoter quelques petits remontants, fromage, saucisson, fruits secs.... et refaire le plein d'eau afin de tenir jusqu'à Deux-Bras.

Nous redescendons à Roche-Plate pour reprendre le sentier de "La Brêche" . La vue à 360° sur le

Ecole de "l'Îlet aux Orangers"

Cirque de Mafate est tout simplement fabuleuse et exceptionnelle sous le soleil matinal  ! Après "La Brêche", descente de la"Ravine Grand-Mère" avant de remonter sur" l'Ilet aux Orangers". Îlet cher au coeur de Céline, car c'est ici que Clément a enseigné lors de sa 1ère année à la Réunion. Le pointage se passe d'ailleurs devant l'école !

Ce sera ensuite une très longue descente, d'abord jusqu'à la bifurcation de la "Canalisation des Orangers", J’adore ce sentier où la rivière joue à cache- cache  avec les rochers  jusqu’à former de magnifiques bassins bordés de végétation luxuriante, c'est de toute beauté .

Descente ensuite vers "l'Îlet des Lataniers" par une longue succession de marches d'où le panorama est toujours aussi beau ,le sentier serpente ensuite jusqu'à La "Rivière des Galets". Toute cette partie me convient parfaitement, un peu moins à Céline qui commence à ressentir un problème de releveur et quelques tensions dans les genoux. Pour traverser la rivière, nous préférons, comme beaucoup nous déchausser et passer pieds nus ; Ca évitera de repartir avec du sable abrasif dans les chaussures, comme ce fut le cas pour moi l'an passé. Nous remontons ensuite par le sentier de"Cayenne" avant de rejoindre celui qui arrive d"Aurère" ; Succession de montagnes russes montantes  sur plusieurs km avant de redescendre à nouveau sur la "Rivière des Galets" que nous traversons plusieurs fois sur d'énormes blocs de rochers, c'est assez confortable.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est enfin l'arrivée à "DEUX -BRAS", la 2ème base de vie. 126km et 8000mD+ de parcourus à 11h55 et 38h30 de course. Nous sommes malgré tout assez réguliers dans notre progression. Nous récupérons notre 2ème sac d'assistance et refaisons notre sac de course. Comme nous n'avons pas spécialement faim, nous ne prenons pas le repas offert mais nous contentons de grignoter quelques bricoles comme aux postes précédents.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dernière traversée de rivière avant de s'engager dans la rude montée du "mur de Dos d'Ane" qui nous fera sortir de "Mafate" . C'est l'avant dernière ascension, mais c'est un sacré morceau avec plusieurs passages d'escalade avec des câbles ancrés à la paroi ; C'est assez critique et il faut

Mur de DOS D'ANE ; Dur Dur !!! "Crédit photo Serge Pothin"

êtrelucide. Le moindre incident et c'est une chute assurée de plusieurs centaines de mètres. Céline , à l'aise comme toujours en côte, me laisse passer devant pour s'adapter à ma cadence . Nous montons régulièrement, mais je suis obligé de faire 2 ou 3 pauses pour reprendre mon souffle.  Malgré tout, nous ne perdons pas de temps sur cette partie. La superbe touffe de bambous géants bleus annonce la fin de l'ascension toute proche.  Un robinet nous attend au sommet et comme tous les coureurs, nous remplissons une flasque d'eau fraîche. Descente sur "Ratineau". J'équipe Céline d'une genouillère et d'une chevillère pour son souci de releveur. Ce n'est pas la panacée, mais çà lui permettra de franchir plus aisément la descente rocheuse de la "Kalla". Le début de ce sentier est épique avec des rochers énormes que l'on descend comme on peut en se raccrochant aux branches et aux lianes. Pas un exercice facile pour moi ! La suite est relativement plus facile et nous  courons par intermittence jusqu'à La Possession où nous retrouvons toute la famille ainsi que mon pote et ex beau frère Gérard, qui a emporté la "Mascareigne" en M6. Nous poursuivons jusqu'au pointage, puis nous retrouvons toute la famille au "Stand Club" de Céline, soit la "DSA" "Dimitile-Sports-Action". Super organisée, cette équipe! tivoli, lits de camp, ravitaillement. Tout le monde est aux petits soins pour nous. Tandis que Céline est prise en charge par une kiné du club pour des massages adaptés, je dors une trentaine de minutes. A mon réveil,  les bénévoles du club me gavent de bonnes choses dont un "gâteau patate" moelleux et succulent. Par contre, comme je m'y attendais, cet intermède nous fait reperdre un peu de temps ! Bon qu'importe ; c'était bien agréable et çà permet de repartir d'un bon pied pour affronter le "Chemin des Anglais", redouté par beaucoup. Pour nous, tout se passe bien et comme la nuit est tombée, la température est agréable. Seul petit bémol ; Avec la frontale , les jeux de lumière faussent un peu la perspective, il faut s'y habituer. La dernière portion pour arriver à "La Grande Chaloupe" est plus critique, avec les pavés souvent saillants et dans tous les sens ;  Ce n'est pas le moment de se faire une entorse.

A Grande Chaloupe, nous retrouvons à nouveau toute la famille, mais nous ne nous arrétons que 5' , juste le temps de reprendre ce qu'il faut pour la dernière portion. Nous repartons donc sur la fin du Chemin des Anglais, très raide au début avant de s'adoucir pour un long chemin en pente douce jusqu'à Saint-Bernard. Après la traversée de ce village, c'est l'ultime montée vers le "Colorado" par un sentier de terre rouge.  La montée  se fait surtout dans une saignée étroite de terre très raide ; C'est un peu long, mais  pas très dur. Arrivés au poste de contrôle et ravitaillement, Céline se rend au poste médical car elle sent que la dernière descente sera très compliquée avec ses genoux et surtout son releveur qui lui fait mal. Pendant sa prise en charge, j'avale 2 verres de soupe  et grignote un peu. Je discute avec les bénévoles super sympas ; Elles apprécient de discuter un peu car la nuit s'annonce longue pour elles.Soudain, une momie apparaît ! C'est Céline et je ne peux  m'empêcher de rire un peu ! la pauvre ! Nous repartons donc pour cette dernière descente très rocheuse et compliquée . Au début, avec les muscles refroidis, c'est un peu compliqué pour Céline, mais rapidement, sanglée dans ses bandages, elle retrouve une certaine souplesse. Je suis même obligé de la freiner un peu car je crains qu'elle ne chute ; C'en serait fini, si près de l'arrivée. Alors qu'il ne reste plus qu'une quinzaine de minutes, nous subissons  une violente averse. A partir de ce moment, chaque rocher devient une savonnette et les appuis très difficiles ; A chaque moment nous risquons la chute. Ceux qui tentent de nous doubler en font d'ailleurs l'expérience, les chutes se multiplient. Nous restons prudents et arrivons enfin au pont Vinh San, point finale de la descente. Nous passons sous le pont , enlevons nos coupe-vent pour effectuer le dernier km qui nous conduit au stade. En effet le règlement stipule que nous devons arriver avec le maillot de l'organisation et comme il ne pleut plus, ce n'est pas un souci.

 

70-40-30 - UNE 7ème DIAGONALE DES FOUS  AVEC MA FILLE - MERVEILLEUSE AVENTURE ET DES SOUVENIRS GRAVES POUR L'ETERNITE  70-40-30 - UNE 7ème DIAGONALE DES FOUS  AVEC MA FILLE - MERVEILLEUSE AVENTURE ET DES SOUVENIRS GRAVES POUR L'ETERNITE

Nous courrons allègrement les derniers hectomètres et entrons sur le stade où les enfants nous attendent avec impatience. Loumëne, Gabin et Zélie se ruent sur nous  et nous prennent par les mains pour ce dernier tour de piste euphorique !

Nous franchissons la ligne à  3h11 en 53h52' ; Nous sommes FINISHERS, ensembles de cette 30ème éditions de la DIAGONALE DES FOUS ! Quelle émotion ! On nous remet la belle médaille, le célèbre tee-shirt " J'ai survécu" Cette aventure où nous avons tout partagé s'achève enfin, mais finalement, Que c'est passé vite , c'est déjà terminé ! Les sentiments se bousculent, les embrassades avec toute la famille, les petites larmes involontaires, et cet immense bonheur ! J'en suis à la 7ème mais l'émotion est encore plus intense, je l'ai faite avec ma fille Céline ! Quelle belle sortie pour moi et j'espère une bonne entrée en matière pour elle ! Le flambeau est transmis et je pense que dans les années à venir, il n'est pas près de s'éteindre. Céline va sans doute repartir sur des distances plus courtes dans l'immédiat, mais je suis certain que son aventure sur la Diagonale ne fait que commencer ! Pour le moment "Bienvenue dans le monde des "Fous"!!!

Cette aventure, malgré quelques appréhensions, je n'ai jamais douté qu'elle s'achèverait avec cette émotion sur la ligne d'arrivée du stade de  "La redoute "

Un petit détail ; je me classe 2ème M7 . Enfin, sur 13 au départ , nous ne sommes que 2 à avoir

"survécu". Une petite pensée pour ceux qui n'ont pu mener l'aventure à son terme !

Credit photo Gil Victoire

REMERCIEMENTS :

  • Tout d'abord, un grand merci à l'équipe d'organisation, qui nous a offert une belle édition 2022
  • Un très grand merci à tous les bénévoles pour leur gentillesse, leur disponibilité et leurs encouragements, ils ont été vraiment formidables
  • Merci à tous les membres de ma famille, mes enfants  et mes amis qui m'ont beaucoup encouragé , apporté leur soutien ou suivi à distance, notamment tous les copains de l'EPA  !
  • Merci à mes petits enfants, Loumëne, Gabin et zélie  qui ont vécu cette course avec nous de bout en bout et ont absolument tenu à venir franchir la ligne d'arrivée avec nous ! 😍Et bien sûr Clément, l'époux de Céline qui lui a apporté beaucoup de soutien dans sa préparation et tout au long de la course.
  • Merci à Maryvonne mon épouse qui m'a supporté avec mes bobos tout au long de la préparation et bien sûr  suivi toute la course avec Clément et les petits enfants.
  • Merci à mes amis Greg, Armelle, Gérard pour leur bonne humeur générale pendant les 3 jours de reconnaissance sur place ; Vous avez été formidables !
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  • Kiki 86
  • FINISHER  : Diagonale des Fous à La Réunion 2002, 2007,1010 et 2012  ou je me classe 1er V3 , 2017, 2021 et 2022 avec ma fille Céline
UTMB : 2008 et 2011 
Marathon des Sables 2010
Objectif : 2023 : Senpereko Trail - Montan'Aspe - Trail des Cathares
Date de naissance : 28/08/1952
  • FINISHER : Diagonale des Fous à La Réunion 2002, 2007,1010 et 2012 ou je me classe 1er V3 , 2017, 2021 et 2022 avec ma fille Céline UTMB : 2008 et 2011 Marathon des Sables 2010 Objectif : 2023 : Senpereko Trail - Montan'Aspe - Trail des Cathares Date de naissance : 28/08/1952

L'ULTRA POUR HORIZON

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PALMARES

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DERNIERS RECITS D'ULTRA-TRAILS

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L'ÎLE INTENSE "LA REUNION"

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° RANDOS ET RANDOS-TRAILS SUR L'ÎLE DE LA REUNION    ....."ENTREZ et DECOUVREZ"

 

° L'ÎLE DE LA REUNION EN PHOTOS CHAQUE SEMAINE : C'EST  ICI

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"PASSION JARDIN" NATURE

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OBJECTIFS 2021

° TRAI DES CITADELLES 70KM (AVRIL) Annulé Covid

° UTPMA 105KM (Juin) Annulé Covid

TOUR DE LA GRANDE CASSE 66 KM (AOUT)

° LA DIAGONALE DES FOUS 167KM (Ile de la Réunion, Octobre

 

      

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WIDY GREGO "SPORTIF DE L'HUMANITAIRE"

Mes Entraineurs

Roger PASSARD : Professeur d'Education Physique et Responsable de l'ALERTE GRAYLOISE, qui de cancre en sport m' a propulsé en deux ans "Champion Départemental Minime de Cross" à PORT SUR SAÔNE

Jean-Pierre GORGEON : Co-équipier et Entraineur à l'ASPTT POITIERS m'a permis de réaliser :

  • 15'48"70 sur 5000m, le 14/06/1997 lors des Championnats Régionaux à NIORT (45ème Perf Nationale V1et 5ème M45)
  • 33'42"60 sur 10 000m le 31/05/1998 lors des Championnats de France Vétérans sur Piste à LYON PARILLY ( 21ème Perf Nationale V1 et 6ème M45)
  • 2h40'46" au Marathon le 12/10/1997 lors des Championnats de France de Marathon à REIMS (95èm Perf Nationale V1 et 31ème M45)

Jean-Claude FARINEAU : avec qui j'ai partagé depuis 1984, les charges, parfois lourdes de Dirigeant à l'ASPTT POITIERS, puis au PEC à partir de 1999. Grâce à ses entrainements judicieux, je n'ai jamais raté une qualification aux Championnats de France de 10 km

Jean-Paul GOMEZ :
Finaliste Olympique du 10 000m à MONTREAL en 1976 : Bien que ne m'ayant jamais entrainé m'a toujours apporté des conseils éclairés, notamment lorsqu'il entrainait  à mes côtés l'école d'Athlétisme de L'ASPTT